Hommage à Gabriel Yared, compositeur de musique
Après le métier d’affichiste avec Laurent Lufroy (2017), place à la musique de films. Pour rendre hommage à cet art à la croisée de deux mondes, le Festival 2 Valenciennes a choisi un prodige en la matière : Gabriel Yared. Membre du Jury du Festival de Cannes 2017 présidé par Pedro Almodovar.
2 évènements spéciaux autour de Gabriel Yared :
- Hommage à Gabriel Yared au Gaumont Valenciennes le jeudi 22 mars à 20h en présence d’invités
- Concert-hommage au Gaumont Valenciennes le vendredi 23 mars à 19h, par les élèves du Conservatoire de Valenciennes, suivi d’un film
Projection de 5 films hommage :
- Mercredi 21 à 16h00 : Azur & Asmar, de Michel Ocelot, avec les voix de Patrick Timsit, Cyril Mourali, etc.
- Mercredi 21 à 20h00 : Juste la fin du monde, de Xavier Dolan, avec Gaspard Uliel, Nathalie Baye, Léa Seydoux, Vincent Cassel et Marion Cotillard
- Jeudi 22 à 20h00 : Bon voyage, de Jean-Paul Rappeneau, avec Isabelle Adjani, Virginie Ledoyen, Yvan Attal
- Samedi 24 à 20h00 : Chocolat, de Roschdy Zem, avec Omar Sy, James Thiérrée et Thibault de Montalembert
- Dimanche 25 à 18h00 : L’Amant, de Jean-Jacques Annaud avec Jane March, Tony Leung Ka Fai et Melvil Poupaud
« À sa manière, Gabriel Yared ressemble à certains dieux hindoux, multiformes. On pourrait presque dire qu’il y a autant de Yared que de films mis en musique par Yared. Cela tient aussi à sa trajectoire personnelle : né à Beyrouth en 1949, il abandonne rapidement ses études de droit pour suivre en auditeur libre les cours d’Henri Dutilleux et Maurice Ohana à l’Ecole Normale de Paris. C’est à Rio qu’il va ensuite séjourner pendant un an et demi, collaborant notamment avec Ivan Lins, ambassadeur de la bossa moderne.
A son retour à Paris, en 1973, la chanson le happe : il devient l’un des couturiers vedettes de la variété de l’époque, écrivant les arrangements et dirigeant les séances de Michel Jonasz, Johnny Hallyday, Charles Aznavour, Françoise Hardy…. Grâce à l’amitié de Jacques Dutronc, il met en musique Sauve qui peut (la vie) de Jean-Luc Godard et Malevil de Christian de Chalonge, dont les partitions déclenchent la collaboration avec Jean-Jacques Beineix sur La Lune dans le caniveau. La carrière cinématographique de Yared est lancée.
Mais, à vrai dire, c’est comme s’il avait déjà vécu plusieurs vies. À travers le cinéma, il va simplement trouver le moyen de faire la synthèse entre ses différentes cultures. Car tel est le paradoxe de Gabriel Yared : branchez-le sur Alban Berg, il vous parlera de Marvin Gaye ; évoquez Bobby McFerrin, il vous répondra sur L’Enfant et les sortilèges. En l’espace de quelques années, Gabriel Yared impose sa signature à l’échelle mondiale, en multipliant les collaborations avec Bruno Nuytten (Camille Claudel), Robert Altman (Beyond Therapy, Vincent & Theo), Costa-Gavras (Hanna K.), Etienne Chatiliez (Tatie Danielle), Jean-Jacques Annaud (L’Amant), Jean-Pierre Mocky (Agent trouble), Jean-Paul Rappeneau (Bon voyage), Michel Ocelot (Azur et Asmar) et bien sûr Anthony Minghella (avec quatre partitions dont Le Patient anglais, qui lui vaut un Oscar).
« Pendant dix ans, souligne le compositeur, Anthony a été le cinéaste qui a su le mieux puiser au fond de moi des ressources nouvelles ». Depuis plusieurs années, Gabriel Yared se régénère auprès d’une nouvelle génération d’auteurs : Florian Henckel von Donnersmarck (La Vie des autres, co-composé avec Stéphane Moucha), Maïwenn (Le Bal des actrices), Jan Kounen (Coco Chanel et Igor Stravinsky), Angelina Jolie (Au pays du sang et du miel) et Xavier Dolan (Tom à la ferme, Juste la fin du monde).
Aujourd’hui, après trente-sept ans de mariage avec le cinéma, Gabriel Yared est plus que jamais un compositeur voyageur, ouvert au monde, un créateur d’une sensibilité à fleur de peau, dont plusieurs bandes très originales font déjà partie de la mémoire collective.»
Stéphane Lerouge
Après le thriller Si tu voyais son cœur de Joan Chemla et la fresque romanesque La Promesse de Terry George récemment sortis sur les écrans, on attend avec impatience de découvrir les nouvelles partitions de Gabriel Yared composées pour Ma vie avec John F. Donovan de Xavier Dolan, The Happy Prince, premier long métrage réalisé par Rupert Everett présenté à la Berlinale et Dilili à Paris de Michel Ocelot.
© Photo Gabriel Yared : L. Koffel
© Pour le conservatoire : Thomas Douvry